Canal plus courtise surtout la classe moyenne

Canal plus courtise surtout la classe moyenne
· L’Afrique du Nord compte 13 millions de foyers

· L’offre sera lancée en Tunisie avant la fin de l’été


· Sa filiale adhère à l’Association anti-piratage


Canal+ vient d’adhérer à l’Association marocaine de lutte contre le piratage. Le DG de Canal Overseas au Maghreb, Bruno Thibaudeau, évoque l’idée d’un «cercle économique vertueux» où chacun trouve son compte: des taxes pour l’Etat, des abonnés pour l’opérateur et des clients pour les distributeurs locaux. Après l’Algérie, le Maroc, ce sera au tour de la Tunisie. Le top management compte d’ailleurs décrocher la licence avant fin juin. Dans cet entretien Thibaudeau revient notamment sur les défis auxquels doit faire face le secteur audiovisuel. Les dépenses publicitaires, par exemple, accusent déjà une baisse: elles vont passer à 0,2% en 2009 après une croissance de 2,6% en 2008, selon l’Institut de recherches et d’études publicitaires (Irep).

- L’Economiste: Suite à la crise, le marché publicitaire mondial est en berne. Comment le secteur audiovisuel réagit-il?

- Bruno Thibaudeau: La baisse des recettes publicitaires est à la fois conjoncturelle et structurelle. Pour les chaînes, surtout gratuites, elles doivent faire face à la concurrence d’autres supports, la qualité du contenu… Il y a aussi un changement d’usage qui s’est accentué avec la multiplication des canaux (TNT, TV numérique…). Les chaînes réagissent à la concurrence en faisant des choix de programmation (divertissement, sport, fiction…) pour maintenir leur audience. Il y a un risque de diluer le contenu… Pour atténuer la tension financière qui pèse sur le compte de résultat les télés ne vont certainement pas s’engager sur des exclusivités jugées trop chères.

- Pour les télés payantes, la situation est-elle aussi délicate?

- Les chaînes payantes sont plus protégées. Car elles sont moins sensibles à la conjoncture du marché publicitaire. Ces télés ont par ailleurs des abonnés. En revanche, elles sont plus sensibles vis-à-vis du pouvoir d’achat des ménages. Ces derniers vont faire, en tant que consommateurs, des choix. Les dépenses seront soumises au principe des priorités. Du moment que les programmes sont adaptés et de qualité, les abonnements ne risquent pas de s’éroder.

- Où se situe la difficulté lorsqu’on fait de la prospective pour un média?

- Il faut se centrer sur les besoins de l’individu. Son quotidien est influencé par l’évolution technologique. Du coup, il faut avoir un regard sur ces technologies et sur une génération donnée. Les enfants demeurent les technophiles de la maison. La technologie évolue et s’implante rapidement. Mais elle touche surtout les «digitals nativs». C’est-à-dire ceux qui sont nés à partir de 1997. Ils ont une conception du travail et de la consommation qui est totalement différente. On se demande alors: que doit faire une chaîne Premium dans cet univers-là? Il faut tout simplement avoir des contenus intéressants et c’est au public de le consommer comme il le souhaite.
 
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