Nessma TV accuse et menace les agences de sondage

Nessma TV accuse et menace les agences de sondage

Depuis l’apparition des chaînes privées, c’est toujours la même polémique et le même problème. Les télévisions ne sont pas satisfaites des résultats d’audience publiées par les agences d’audimat (Sigma Conseil et Mediascan). Cette fois, c’est  Nessma TV qui conteste et essaye de mettre à nu la problèmatique des audiences.

Avec la présence d’un grand nombre de journalistes, le directeur général de Nessma, Nabil Karoui, et son associé, le producteur Tarek  Ben Ammar, ont essayé avec des chiffres à l’appui de prouver que depuis le début du Ramadan, il y a une confusion totale au niveau des données d’audience et leurs diverses sources. « Ceci prouve encore une fois que les méthodologies utilisées sont erronées » explique Nabil Karoui.

Rappelons que selon Sigma, la chaine maghrébine détient 31% de taux de pénétration et 21% de part d’audience. L’autre agence, Mediascan, donne à Nessma 22% de taux de pénétration et seulement 8% de part d’audience. Des résultats qui, selon les dires de Nabil Karoui, ne sont pas crédibles et ne reflètent pas ce que regarde le Tunisien.

Devant ces statistiques, la chaîne a procédé à une enquête quantitative sur le web auprès d’un échantillon national de 800 personnes (l’enquête a été diffusée sur Babnet, Businessnews, Prodelacom, Tekiano…). Avec cette méthode, les résultats sont devenus autres : 73 % de taux d’audience pour Nessma qui est devenue classée 1ère devant TV7 et Hannibal TV. Ainsi,  La chaîne pense avoir 39% de part d’audience depuis le début du Ramadan.

En prenant la parole, Tarek Ben Ammar a annoncé officiellement que des décisions prises à haut niveau suite à son entretien avec Mr le Président de la République et que ces décisions organiseront le secteur de sorte que «  les deux agences  « Sigma Conseil » et Mediascan » n’exerceront plus le métier avec leurs méthodes archaïques… Nous sommes dans une phase de développement audiovisuel très importante, et si nous restons avec ce système, le secteur privé de l’audiovisuel va disparaitre. » ajoute le producteur.

Il dit vrai Tarek Ben Ammar parce que tout l’enjeu est dans l’argent. En effet, si les statistiques classent Nessma TV au dernier rang, comment cette dernière pourra-t-elle convaincre les annonceurs de rester chez elle ? Surtout que la confiance entre les agences et les télévisions est absente totalement; et surtout que notre chaîne publique TV7 profite du budget de l’Etat et de la publicité en même temps.

Selon les gens de Nessma, l’affaire a dépassé le milieu professionnel pour devenir une affaire nationale. « Sinon, avec les mêmes méthodes, imaginez qu’on nous fasse une enquête sur la polygamie en Tunisie. Le résultat sera : 80% des femmes sont pour… » ironise Tarek Ben Ammar.