Tunisie : La fuite du président : Des proches à  Montréal

Tunisie : La fuite du président : Des proches à  Montréal

Voyageant à bord d’un jet privé, quatre ou cinq membres de la proche famille du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali ont atterri hier matin à l’aéroport Montréal-Trudeau.

« Il s’agit d’un des frères de la femme de Ben Ali, de son épouse, de leurs deux enfants ainsi que d’une accompagnatrice pour les enfants », nous a dit une source très bien informée et qui n’est pas tunisienne.

Il n’a cependant pas été possible de connaître l’identité exacte de ces personnes. Leila Trabelsi, épouse de Ben Ali, a en effet dix frères et sœurs. Selon les informations du Journal, ces proches de Ben Ali ont pu débarquer au pays grâce à des passeports diplomatiques. Ils logent en ce moment dans un hôtel de l’ouest de Montréal.

Une source gouvernementale fédérale a fait savoir au Journal qu’Ottawa « est au courant que ces individus sont arrivés au Canada ». «â€ˆNous ne pouvons pas commenter des cas individuels, mais notre gouvernement est très concerné par les allégations de répression et de censure de l’ancien président et de son régime. Nous croyons que la seule façon sûre et stable pour l’avenir de la Tunisie, ce sont des élections libres et justes. »

Notre contact a laissé entendre que le Canada n’avait pas le choix d’accueillir ces ressortissants tunisiens, car ils étaient munis de passeports diplomatiques et qu’ils ne font face à une aucune accusation (du moins pour le moment) en Tunisie.

D’après ce que Le Journal a pu apprendre, Sakhr El Materi - gendre du président déchu et propriétaire d’une maison cossue à Westmount achetée en 2008 pour 2,5 millions de dollars – ne fait pas partie des personnes ayant atterri hier à Montréal.

Traités internationaux

Depuis le 14 janvier, date de la fuite vers l’Arabie saoudite du président déchu, une grande confusion règne sur le sort des caciques de l’ancien régime. Le nouveau gouvernement d’union nationale a annoncé que 33 d’entre eux ont été arrêtés, tout en se gardant bien de fournir leurs noms.

Hier, le nouveau ministre tunisien de l’Intérieur, Ahmed Friaa, a rappelé que « fuir la Tunisie ne les aiderait pas » et que « la Tunisie est liée par des traités avec des pays partout dans le monde » pour obtenir des extraditions, selon une dépêche de l’agence de presse Reuters.

Depuis plusieurs jours, la presse arabe bruisse de rumeurs sur le fait que l’ex-président Ben Ali lui-même chercherait à s’installer au Canada d’ici à cet été. Une source fédérale haut placée a de nouveau démenti cette information au Journal. « Il n’y a pas de demande en ce sens », a-t-elle laconiquement lâché.

Selon un article du quotidien français Le Figaro, environ 40 % de l’activité économique et des flux financiers tunisiens étaient jusqu’à récemment aux mains de membres de la famille de Ben Ali.