Ryadh Ben Fadhel lance Libertés un quotidien généraliste d'opinion en langue française
Dans une interview accordée à Alya Hamza et parue sur le journal La Presse, Ryadh Ben Fadhl évoque son parcours et son nouveau projet.
Un premier vrai amour a toujours une empreinte et un impact indélébile, et c’est pour cette raison que, tôt ou tard, je reprendrai ma plume et ferai mon travail d’investigation et d’enquête journalistique.
Sous Ben Ali, comme vous le savez, l’expérience du Monde Diplomatique édition arabe a été stoppée net, et toutes les demandes d’obtention d’une autorisation de radio, TV, ou journal m’ont été refusées avant le 14 janvier. La tentative d’assassinat que j’ai subie suite à la publication dans Le Monde, en mai 2000, de mon article : «Le Syndrome de Carthage» me conforte dans l’idée que la liberté de la presse est une et indivisible, et qu’il ne peut y avoir de société démocratique sans respect de cette liberté fondamentale.
C’est dans ce cadre, et pour contribuer au renforcement de la transition démocratique, que j’ai envisagé le lancement dès mars 2011 d’un quotidien généraliste d’opinion, de langue française, sous le nom de Libertés.
Les choses étant ainsi faites, mon implication dans le Pôle et El Massar m’ont momentanément détourné de cet objectif. L’attaque en règle du gouvernement de la Troïka contre les médias et la volonté de leur domestication, ainsi que le silence coupable et honteux de certains qui se reconnaîtront, ont poussé de nombreux démocrates et républicains à me demander de relever le défi du lancement de «Libertés» dans un laps de temps plus court que celui que j’avais prévu. Je m’y suis engagé et nous avons commencé, avec une équipe restreinte, à remettre la machine en marche. J’espère contribuer, par ce titre, à renforcer la famille de la presse d’opinion en Tunisie et à éviter à notre pays de retourner au système du parti et de la pensée uniques.