En vidéo : Les annonceurs et agences se mobilisent contre les cahiers de charges de la HAICA

En vidéo : Les annonceurs et agences se mobilisent contre les cahiers de charges de la HAICA

Les représentants des annonceurs tunisiens et des agences publicitaires se sont réunis dans le cadre d’une lecture approfondie du point de vue de la règlementation de publicité des cahiers des charges établis par la HAICA.

Les représentants des annonceurs tunisiens et des agences publicitaires ont constatés et relevés plusieurs points non conforme à la réalité économique du marché de la publicité audiovisuelle d’une part et des entraves à la liberté de communication et d’expression en la matière d’autre part.

Lors de l'étude et analyse des 15 articles du chapitre 5 desdits cahiers des charges, il a été notifié sur précisément 06 articles des incohérences et des imprécisions sémantiques pouvant engendrer des difficultés d’interprétation professionnelles pouvant entraîner des conséquences préjudiciables à plusieurs niveaux.

Par ailleurs et dans un souci d’équité et de justesse d’opinions, un benchmark international concernant les relations entre publicitaires, médias et organe de régulation a été réalisé.

Ci-joint la vidéo de la présentation faite par Mme Afifa Chihaoui Présidente du SAPA.

 

Les commentaires se résument en 2 parties

1/ Entrave à la liberté d’expression et de communication publicitaire

En effet, les articles 57, 58 et 63 constituent une vraie atteinte à toute liberté d’expression publicitaire puisque la définition même du terme de publicité est remise en cause (influence du téléspectateur ???…).

Citons également l’interdiction de faire figurer des mineurs dans une publicité de l’article 63. Comment devons nous interpréter cela lorsque nous mettons en avant les fondamentaux de la valeur famille dans des spots faisant la promotion d’une marque de voiture familiale, ou d’une épargne bancaire, ou d’un pack internet et téléphonie familial.

Il est utile de rappeler que sur les 10 premiers annonceurs en Tunisie, représentant 75% des investissements publicitaires tout média confondus, 7 représentent des marques internationales signataires de chartes universelles des droits humains et respectueuses des droits des enfants, des femmes, des ethnies minoritaires….

A l’instar des pays avancés en la matière, il serait souhaitable que des instances interprofessionnelles (agences, annonceurs et médias) comme par exemple l’ARPP (agence de régulation de la publicité) en France puissent contribuer à l’autorégulation et au respect de la déontologie des contenus publicitaires

2/ Incohérences et conséquences économiques graves pour le secteur audiovisuel

Les articles 49, 52 et 60 concernent des aspects d’ordre technique liés à la durée et à la périodicité de la publicité sur les médias

Tout d’abord, nous rappelons que les médias TV et radio ne sont pas les seuls supports utilisés par les annonceurs et leurs agences. Il existe d’autres supports tels que la presse papier, l’internet ou l’affichage. Sur ces formats aucune limite d’insertion publicitaire n’est émise…..Ainsi certains annonceurs pourront se détourner des TV et Radios

Dans ces cahiers des charges, la durée est de 8mn pour la TV et  3mn pour la radio hormis ramadan où on passe à 12 et 5 mn. A contrario, la lecture des durées de la publicité dans d’autres régions du monde fait ressortir

•    Une durée illimitée aux USA et au Canada

•    12 à 16 mn en Belgique, Suisse

Nous pensons à juste titre que la philosophie de la HAICA s’est focalisée lors de la rédaction  de ces articles à protéger le téléspectateur de l’encombrement publicitaire lors de certains horaires du mois de ramadan.  Cette situation peut être corrigé autrement,  soit en limitant les plages publicitaires ou par l’autorégulation ou tout simplement par le zapping

Force est de constater que depuis la révolution, la dynamique et l’intérêt du tunisien pour les médias ont fortement augmenté ce qui nous amènent à lisser les budgets et les plans médias tout au long de l’année. Cette étape fait partie de l’apprentissage de toutes les parties quant à la manière de consommer la publicité à la TV ou à la radio.

Ces limitations en termes de durée et d’insertion publicitaires vont constituer un frein économique pour les médias qui dans le cas du secteur privé est la seule source de revenus.

L’indépendance économique d’un média se mesure à son attractivité en terme d’audience qui se traduit par des recettes publicitaires conséquentes.

Nous annonceurs et agences publicitaires de Tunisie sommes conscients des enjeux démocratiques de la liberté des médias audiovisuels en Tunisie et sommes et seront toujours fiers de contribuer à leur essor en matière de qualité de production et de créativité. Nous souhaitons que nos producteurs soient capables d’exporter un vrai savoir faire médias tunisien aux pays arabes et africains

C’est dans cet esprit de construction et de collaboration que nous appelons les membres de la HAICA et les dirigeants des médias à se joindre à nous lors d’une table ronde pour exposer tous les points de divergence et avancer ensemble dans la révision de certains points de ces cahiers.