Omnicom et Publicis renoncent à  leur fusion, WPP reste n°1

Omnicom et Publicis renoncent à  leur fusion, WPP reste n°1

Le géant français de la publicité Publicis et l'américain Omnicom ont annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi qu'ils renonçaient à leur projet de fusion annoncé en juillet, invoquant les "défis" restant encore à surmonter 10 mois plus tard.

Publicis et Omnicom "annoncent aujourd'hui conjointement qu'ils ont mis un terme à leur projet de fusion entre égaux d'un commun accord, au vu des difficultés à clore la transaction dans des délais raisonnables", indique un communiqué commun.

"Les deux parties se sont libérées de toute obligation mutuelle liée au projet de transaction et aucun frais n'est dû par aucune des deux parties", souligne le document, qui note que cette décision a été approuvée à l'unanimité par le directoire de Publicis et le conseil d'administration d'Omnicom.

"Les défis qui restaient à surmonter, ainsi que la lenteur des progrès effectués, avaient créé un niveau d'incertitude préjudiciable aux intérêts des deux groupes, de leurs employés, de leurs clients et de leurs actionnaires", ont commenté les patrons des deux groupes, Maurice Lévy et John Wren, dans une déclaration commune.

"Nous avons donc décidé conjointement d'aller chacun de notre côté", ont-ils ajouté. "Nous restons bien entendu concurrents mais nous avons toujours un grand respect l'un pour l'autre".

M. Lévy, interrogé vendredi matin par la radio BFM Business, a déclaré que Publicis n'était pas à la recherche d'un nouveau partenaire après cet échec.

"On va faire des acquisitions, on va se développer, (...) on investir dans le +big data+ de manière plus massive qu'on l'avait prévu initialement, on va faire des choix stratégiques qui vont nous amener à modifier les équilibres de nos investissements", a-t-il précisé.

Le patron français a également adressé une note à ses salariés, leur expliquant que cette union inaboutie "n'a jamais été considérée comme une nécessité" mais comme "une belle opportunité"

Les deux groupes avaient annoncé en juillet 2013 leur intention de se marier pour former le numéro un mondial de la publicité, qui devait employer 130.000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires d'une vingtaine de milliards d'euros, dépassant ainsi le britannique WPP.

Mais le Wall Street Journal avait prévenu le mois dernier que le processus de fusion s'était transformé en une "bataille de titans" entre MM. Levy et Wren.

Lorsque le projet de fusion, qui était prévu pour aboutir début 2014, a pris du retard, le président du directoire de Publicis et le directeur général d'Omnicom ont invoqué des retards réglementaires et des problèmes fiscaux.

Mais selon le quotidien des affaires, c'était des luttes de pouvoir qui bloquaient le processus. Bien qu'elle ait été présentée comme une "fusion entre égaux", l'opération nécessitait en effet légalement que l'un des deux groupes rachète l'autre et aucun n'acceptait d'être le racheté, selon le quotidien.