Aymen Mazigh : Le Ramadan, c’est le Super Bowl de la Pub en Tunisie

Aymen Mazigh  : Le Ramadan, c’est le Super Bowl de la Pub en Tunisie

Dans les coulisses de la publicité avec Aymen Mazigh (TBWAPOINTCARRE) : créativité, challenges et disruption

Le monde de la publicité est en perpétuelle évolution, et en Tunisie, le Ramadan s’impose comme un véritable « prime time » publicitaire, selon Aymen Mazigh, Operations Director chez TBWAPOINTCARRE. Dans une interview exclusive, il dévoile les coulisses du secteur, les défis auxquels sont confrontées les agences, et l'importance de la disruption pour capter l’attention du public.

Ramadan : le Super Bowl de la publicité en Tunisie

« Le mois de Ramadan, c’est là où il y a le plus de budget, c’est là où on se permet des folies », explique Aymen Mazigh. Pour les marques, cette période est stratégique : certaines planifient leurs campagnes longtemps à l’avance, tandis que d’autres adoptent une approche plus réactive, travaillant dans des délais très serrés.

Selon lui, les marques doivent trouver l’équilibre entre rapidité d’exécution et créativité :

« On se retrouve parfois à 60 jours de Ramadan, voire 45 jours, et on doit tout mettre en place rapidement. Ce n’est pas mauvais en soi, c’est challengeant et ça pousse à produire de belles idées. »

La disruption au cœur de la stratégie publicitaire

Chez TBWAPOINTCARRE, l’approche repose sur la disruption, une méthode qui permet de sortir des sentiers battus. Mais cette stratégie doit être adaptée au secteur d’activité et aux valeurs des marques :

« Il ne s’agit pas juste de surfer sur des tendances ou de récupérer ce qui tourne sur Internet. Il faut aller au-delà et proposer quelque chose d’original, qui marque les esprits. »

L’un des exemples qu’il cite est la publicité d’Orange Tunisie, qui a particulièrement retenu son attention :

« Une mélodie connue de tous, un texte sarcastique, une image parlante et une dose d’humour... Résultat : une campagne qui fonctionne et qui reste en mémoire. »

Le mix média : un défi d’adaptation permanent

L’évolution des supports publicitaires oblige les annonceurs et agences à revoir leurs stratégies. Les médias traditionnels coexistent avec le digital, et chaque canal doit être exploité de manière optimale :

« Il ne suffit pas de reprendre un spot télé et de le diffuser en radio. Chaque support a son propre langage et doit être exploité intelligemment. »

Si la presse imprimée tend à disparaître, les médias en ligne, l’affichage digital et les applications mobiles prennent de plus en plus d’ampleur.

« Aujourd’hui, la presse print est remplacée par le bannering. Mais il y a toujours des lecteurs en ligne, et il faut capter l’audience là où elle se trouve. »

Une culture publicitaire qui évolue en Tunisie

Aymen Mazigh souligne également l’évolution du regard des Tunisiens sur la publicité. Autrefois spectateurs passifs, ils sont aujourd’hui de véritables critiques, capables de comparer, analyser et juger les campagnes publicitaires :

« Avant, on critiquait les émissions télé, maintenant, on critique aussi la pub ! C’est une preuve que la culture publicitaire s’ancre dans l’esprit des consommateurs. »

Avec des périodes intenses comme le Ramadan, une concurrence féroce et des consommateurs de plus en plus exigeants, les agences publicitaires doivent sans cesse se réinventer. Pour TBWAPOINTCARRE, cela passe par une approche stratégique, créative et disruptive, qui s’adapte aux réalités du marché et aux attentes du public.

Comme le résume Aymen Mazigh« L’essentiel, c’est de proposer quelque chose que les concurrents n’ont pas encore vu, tout en restant pertinent pour la marque et son audience. »