Ayoub Ben Younes de Lézard & Balthazar : L’IA ne remplacera jamais la créativité humaine
Dans un paysage de la communication en pleine mutation, Ayoub Ben Younes, fondateur de Lézard & Balthazar, observe l’arrivée de l’intelligence artificielle avec lucidité mais sans crainte.
Dix ans après la création de son agence, il continue de défendre un principe immuable : c’est la créativité humaine et la stratégie qui font la vraie valeur d’un projet, et aucune technologie ne pourra s’y substituer.
Dès le départ, le nom de l’agence annonçait l’ADN qu’elle porte toujours. « Lézard symbolise l’adaptation, la capacité à changer de couleur selon le contexte », explique-t-il. Quant à Balthazar, il représente « celui qui apporte la bonne nouvelle », un clin d’œil à la responsabilité d’une agence de communication : créer, surprendre, accompagner ses clients et générer des résultats.
Installée en Tunisie mais présente sur plusieurs marchés, notamment en France et dans la région MENA, Lézard & Balthazar s’est imposée comme une référence grâce à une méthodologie rigoureuse et un positionnement assumé. L’agence a remporté plusieurs prix internationaux, dont le très remarqué Use of AI de l’African Crystal Festival 2025. « Ce prix n’est pas un trophée de plus, c’est la confirmation d’une vision », souligne Ayoub Ben Younes, visiblement fier de cette validation stratégique.
La montée en puissance de l’intelligence artificielle a, selon lui, profondément transformé le secteur, mais pas dans le sens que beaucoup craignaient. « On a eu peur, comme tout le monde. L’IA est arrivée très vite. Mais le lézard s’adapte, alors nous aussi. » Sa conviction est claire : l’enjeu n’est pas de résister, mais de dompter ces outils pour libérer ce qui compte vraiment. « On a le droit de se tromper. L’IA se trompe aussi. Ce qu’on n’a pas le droit de faire, c’est rester sur le banc de touche. »
Dans sa vision, l’IA n’est pas un rival mais un accélérateur. Elle prend en charge les tâches répétitives, absorbe les opérations sans valeur ajoutée et permet d’ouvrir davantage d’espace au travail qui compte : la création, l’idée, la vision, l’émotion. « L’IA amplifie la créativité. Elle démultiplie l’humain. Elle ne remplace pas la stratégie, elle la renforce. »
Cette approche s’inscrit dans une ambition plus large : préparer les dix prochaines années. L’agence aspire à devenir un modèle hybride, où l’IA optimise les décisions et améliore les performances. « Notre mission est simple : que nos clients ne ratent plus une vente et que leurs données se transforment en décisions puis en performance. »
Si la technologie redessine le métier, une vérité demeure : le client veut avant tout des résultats. « Il cherche de la créativité, bien sûr. Mais au final, il veut un impact, des KPIs, du concret. C’est là que la data et l’IA deviennent essentielles. »
Pour accompagner ses équipes dans cette transformation, Ayoub mise sur une culture du test permanent. « Nous sommes tous en apprentissage. Même les multinationales se trompent avec l’IA. L’important, c’est d’essayer et de comprendre. » Une philosophie qu’il transmet aussi aux jeunes créatifs qui rêvent de suivre la même voie : « On m’a souvent dit que le marché était bouché. Si j’avais écouté, je ne serais pas là. Croyez en vos projets, osez, essayez, échouez même. C’est comme ça qu’on construit une vision. »
Alors que Lézard & Balthazar se prépare à célébrer ses dix ans, Ayoub Ben Younes garde les yeux tournés vers l’avenir. Derrière lui, une équipe jeune et passionnée. Devant lui, une industrie en pleine réinvention. « Travaillez avec passion. Si vous n’êtes pas passionnés, ça ne sert à rien. Mais si vous l’êtes, vous pouvez devenir les meilleurs dans votre spécialité. »
L’histoire de Lézard & Balthazar n’en est qu’à son premier chapitre. Les prochains se construiront à la croisée de la créativité humaine et d’une technologie qui, loin de la menacer, semble prête à la propulser encore plus loin.