Produit audiovisuel tunisien

Produit audiovisuel tunisien
Perspectives de la commercialisation du produit audiovisuel tunisien à l'étranger

Journaliste, communicateurs, cinéastes et responsables d'entreprises de production audiovisuelle ont été au rendez-vous, vendredi, à Tunis, pour débattre des perspectives de promotion du produit audiovisuel tunisien et de ses chances de commercialisation à l'étranger, à l'occasion de la journée d'étude organisée par le conseil supérieur de la communication sur le thème «la commercialisation du produit audiovisuel tunisien à l'étranger».

M. Mondher Zenaidi, ministre du Commerce et de l'artisanat a affirmé, à l'ouverture de cette journée, que l'audiovisuel, l'un des fondements du secteur de la culture en Tunisie et facteur de développement intégral, occupe une place de choix dans la politique de développement national.

Le point 19 du programme présidentiel sur le thème « une culture pour tous, encourageant la création et ouverte sur le monde », en témoigne. Il reflète l'orientation de la Tunisie vers l'investissement, la production, la promotion et l'exportation des industries culturelles et des services, toujours, dans le cadre de l'édification de l'économie du savoir, a-t-il ajouté.

Le ministre a mis en exergue, dans ce contexte, le potentiel prometteur de l'audiovisuel et les opportunités qu'il offre en matière de développement de toutes ses activités (production télévisée, documentaires, cinéma, publicité...), de partenariat et d'exportation de ces produits sur les marchés maghrébins, arabes et européens. Les entreprises tunisiennes de l'audiovisuel sont invitées, a-t- il poursuivi, à créer de nouvelles méthodes pour communiquer entre elles, l'objectif étant de produire des contenus plus rentables et les promouvoir à l'étranger dans le cadre de programmes ciblés basés sur les nouvelles technologies.

Le ministre a appelé à renforcer la participation du secteur aux salons spécialisés à l'intérieur et à l'extérieur du pays, tels que le salon international pour l'exportation des services qui se tiendra le mois prochain (juin 2007), soulignant l'intérêt qu'accorde la Tunisie au développement du partenariat avec les différents pays et à l'encouragement des créateurs et producteurs tunisiens dans les activités culturelles et audiovisuelles. La Tunisie a toujours ÅÅ“uvré à promouvoir l'activité culturelle, à préserver les droits des créateurs tunisiens et à protéger le marché local, notamment, à travers l'élaboration d'un projet de loi sur l'imitation des marques, la mise en ÅÅ“uvre du programme de lutte contre l'imitation et le piratage et l'amendement de la loi 1994 relative à la propriété intellectuelle. L'objectif de cet amendement est d'adapter cette loi aux normes de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

M. Youssef Alouane, président du CSC a cité au nombre des entraves à la commercialisation du produit audiovisuel tunisien sur les marchés extérieurs : son absence, par rapport au produit oriental, sur les chaînes télévisées et les radios arabes et internationaux et le déséquilibre entre les produits vendus et ceux importés. Le responsable s'est interrogé sur les handicaps réels qui entravent la promotion du produit local, se demandant s'il ne s'agit pas de difficultés relatives à l'accent, à la valeur du produit lui-même ou encore à sa viabilité à l'exportation.

Pour sa part, M. Mohamed Gontara, PDG de la société « SNIP » et nouveau directeur du journal « la Presse », a proposé plusieurs solutions pour la promotion de l'audiovisuel tunisien, à savoir la concentration sur les contenus et les ÅÅ“uvres parlant la langue arabe littéraire ou la langue parlée simplifiée, la sensibilisation des promoteurs économiques privés à investir dans le domaine, l'institution d'avantages fiscaux au profit des producteurs du secteur et le développement du partenariat public- privé.

M. Gontara a également suggéré le renforcement de la présence des produits tunisiens aux manifestations internationales, la participation aux festivals et aux concours et conférences internationales.

M. Farouk Kattou, président directeur général adjoint de l'agence de promotion de la production audiovisuelle a expliqué la prédominance de la production cinématographique et de dramaturgie égyptienne et syrienne sur les chaînes de télévision arabes par l'abondance de la production et la transformation de cette production à une véritable industrie.

Cette industrie, a-t-il soutenu, a permis d'attirer des capitaux et de créer de nombreuses sociétés de production privée alors que dans des pays comme la Tunisie, la tache s'est limitée à l'importation et à la gestion des programmes des Chaînes étatiques. Pour réussir à l'exportation, le responsable incite le produit audiovisuel tunisien à être régulier et continu et non saisonnier, soit limité au mois de Ramadan, accessible au niveau de l'accent (le langage parlé n'est pas intelligible par tous), un peu moins local (restreint aux sujets locaux (tunisiens) et moins cooteux au niveau du doublage.

M. Wajdi Khmakhem, représentant du ministère du commerce s'est déclaré, lui, optimiste, quant aux opportunités d'exportation de la production audiovisuelle tunisienne, soulignant la croissance de la demande mondiale sur l'audiovisuel en général. Selon les données du ministère du commerce, la Tunisie compte actuellement 500 entreprises opérant dans le domaine audiovisuel employant 100 producteurs de films et 400 producteurs d'autres contenus audiovisuels y compris les agences de publicités.

Le volume des exportations du secteur demeure modeste. Ce volume est estimé à une valeur de 74 000 dollars en 2004, 26 000 dollars en 2005 et 30 000 dollars en 2006 contre des importations d'environ 4 millions de dinars au cours de la période de 2004- 2006.